Les violences gynécologiques et obstétricales (5/6) : la grossesse et accouchement


violences gynécologiques

Dans l’imaginaire collectif, la grossesse est un moment béni de la vie d’une femme, et l’accouchement un moment fatiguant mais qui mène à l’épanouissement tant attendu qu’est la maternité (car enfin, quelle femme oserait ne pas s’épanouir dans la maternité ?!). Pourtant c’est, médicalement parlant, un des moments où la femme est la moins considérée.

Tout d’abord, même s’il peut paraître bizarre de mettre cela dans cette section, il y a la fausse couche. A sa manière, c’est un sujet très tabou. Pourtant extrêmement fréquent (200 000 cas par an en France, soient 20% des grossesses ; plus d’un quart des femmes sont concernées), on en parle trop peu, surtout après. Les couples s’entendront dire qu’ils sont jeunes, et qu’ils ont tout le temps pour en avoir un nouveau. Peu de personnes s’intéressent au ressenti du père, personne ou presque ne se soucie du père. Les médecins, qui en voient tous les jours, manquent parfois cruellement de compassion 1, parlent de tel médicament ou tel acte pour « évacuer tout ça ». Quels parents voudraient entendre parler ainsi de leur bébé mort pendant la grossesse ?

Pour les actes suivants, j’essaierai de les détailler dans l’ordre dans lequel il peuvent arriver.

Après tous ces actes médicaux (et d’autres dont je n’ai pas parlé, comme les touchers vaginaux à répétition – le plus souvent sans demande de consentement bien sûr, ou ce serait trop beau), après avoir été infantilisée et presque jamais écoutée, la mère doit rentrer chez elle, et après deux semaines maximum, elle sera seule toute la journée pour s’occuper de son enfant. On parle souvent du baby blues comme d’une chute d’hormones, qui va passer. Quelque chose de très féminin en sorte : une tristesse injustifiée, ingrate même de la part d’une femme qui vient d’avoir un enfant. Pourtant, après tout ce que vous venez de lire, qui sera très souvent perpétré sans consentement, qui peut engendrer des douleurs, un changement de vie profond de la vie, une grande fatigue, on est obligé de se dire qu’il y a plus, peut-être, qu’une déprime de bonne femme chochotte.